Résumé
Les traumatismes crâniens légers représentent
environ 80 % des diagnostics médicaux en salle d’urgences à l’hôpital et sont
en constante augmentation. La population infantile est
de surcroît la plus exposée à ce type de traumatismes. Pourtant,
les conséquences cellulaires et moléculaires de ces
traumatismes crâniens juvéniles légers (i.e. jmTBI) sont encore méconnues.
Dans la littérature, des marqueurs d’ « astrogliose réactionnelle » suite à un traumatisme crânien sévère ont
été décrits, dont l’augmentation de nestine, de vimentine,
de protéine acide fibrillaire gliale (GFAP) et une hypertrophie astrocytaire.
Cette réponse astrocytaire pourrait être à l'origine d'altérations
cognitives ainsi que du développement de pathologies
cérébrales après un traumatisme crânien sévère.
Ainsi,
les chercheurs à travers cet article cherchent à identifier des marqueurs
astrocytaires dans le cadre de jmTBI et leur évolution
spatio-temporelle post-traumatique au niveau cérébral.
Afin
de répondre à cette problématique les auteurs ont développé le modèle murin CHILD (i.e.
traumatisme crânien fermé – sans fracture – avec troubles de longue-durée).
Toutes les souris utilisées étaient exclusivement mâles, agées de 17 jours, et les
jmTBI ont été réalisés sur l’os pariétal gauche grâce
à un percuteur stéréotaxique électromagnétique (figure A).
Ainsi,
les chercheurs ont pu retrouver, après un traumatisme crânien léger, une augmentation significative
de l’expression de GFAP (figure B) autour de la zone
d’impact et ce jusqu’à 30 jours après le traumatisme
(en l’absence d’une augmentation du nombre d’astrocytes). A contrario,
aucune différence significative n’a été enregistrée concernant la nestine et la
vimentine.
Également, il a pu être mis en
évidence un changement morphologique astrocytaire, consistant
en une augmentation drastique de la taille ainsi que du nombre des
prolongements de ces cellules. Cette hypertrophie astrocytaire a été retrouvée
proche du site d’impact au lendemain du
traumatisme. Après 7 jours, elle s’étend aux régions cérébrales
controlatérales au site d’impact. Enfin après 30 jours, la zone
réactive se retrouve uniquement au niveau de la zone d’impact. Il
semblerait donc qu’il y ait un gradient spatio-temporel de
l’astrogliose réactionnelle suite à un jmTBI (figure C).
Ces
résultats pris ensemble suggèrent que la réponse astrocytaire suivant
un traumatisme crânien léger contribue à induire un développement
cérébral pathologique et provoquer des altérations du tissu
cérébral à long-terme chez les jeunes enfants.
Mots-clés : traumatisme crânien, juvénile,
astrogliose réactionnelle, immunohistochimie
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