Cadre théorique
Les
traumatismes crâniens sont des événements pouvant être la conséquence
d’un choc violent au niveau de la tête ou à la suite d’une très forte
accélération ou décélération (effet 'coup de fouet'). Ils sont décrits selon
plusieurs échelles de classification basées sur différents critères
(e.g. symptômes, niveau d’atteinte cérébrale). Les traumatismes crâniens sont
caractérisés par des symptômes physiques comme des nausées ou des maux
de têtes, une perte de connaissance plus ou moins longue, et des déficits
cognitifs comme une détérioration attentionnelle, un état confusionnel ou
un étourdissement après le choc.
Les
traumatismes crâniens légers se distinguent des traumatismes crâniens
sévères par le caractère transitoire, voire absent, des symptômes
énoncés ci-dessus. De plus, aucun changement n’est visible au niveau
neurologique en imagerie conventionnelle telle que l’Imagerie par Résonance
Magnétique (IRM). Également, l’absence de déficits neurologiques directement observables après le traumatisme, renforce la difficulté à les caractériser.
La population
juvénile est une des plus exposée à ce type de traumatismes. En effet, les chutes
plus ou moins violentes sont le quotidien des enfants. Il peut arriver
néanmoins que cela entraîne des conséquences plus importantes telles qu'un
traumatisme crânien léger. De même, les sports de contact tels que le
rugby peuvent en être la cause et augmenter leur probabilité d'apparition, dans ce cas nous parlerons plus de traumatismes répétés. Il a
récemment été suggéré que ces traumatismes, arrivés pendant l’enfance,
peuvent
conduire à des altérations cognitives à l'âge adulte. Ces
évènements pourraient donc être à l’origine de troubles psychiatriques tels que l'anxiété ou la
dépression, mais aussi de maladies neurodégénératives.
L'étude des mécanismes
physiopathologiques sous-tendant ces événements s’impose donc comme une priorité de santé publique.
Dans
la littérature actuelle, l’intervention des astrocytes (i.e. cellules gliales du système nerveux central qui à la différence des neurones ne produisent pas de potentiels d'action, cf. concept clé), a été mise en évidence dans le
cadre du remodelage du système nerveux central à la suite de traumatismes tels que
des chocs ou en condition de stress important. Ce phénomène est appelé « astrogliose
réactionnelle post-traumatique » et se traduit par deux types de réponses :
une réorganisation morphologique (i.e. hypertrophie) des astrocytes, et une
modification de l’expression de gènes astrocytaires.
Parmi
les marqueurs moléculaires astrocytaires décrits dans la littérature pour des
traumatismes crâniens sévères, on retrouve une augmentation de l’expression
de protéines de filament intermédiaire. Les filaments intermédiaires
participent à l’architecture de la cellule, au cytosquelette. Ils sont
constitués par différents types de protéines dont la nestine, la vimentine,
et la protéine acide fibrillaire gliale (GFAP).
Cette
astrogliose réactionnelle semble également répondre à un gradient
spatio-temporel pour des traumatismes crâniens sévères. En effet, après
l’impact, il existe une modification de la réaction astrocytaire en fonction de
la distance à la zone touchée. Parallèlement, plus le temps s’écoule moins
cette réponse est observée à distance du point d’impact.
Tous ces phénomènes ont été observés et
décrits lors de traumatismes crâniens sévères. Ainsi, dans le cadre de traumatismes crâniens légers juvéniles, quels sont les marqueurs astrocytaires et quelle est leur
évolution spatio-temporelle post-traumatique au niveau cérébral ?
Une hypothèse est testée quant
à cette problématique :
- Les traumatismes crâniens juvéniles légers
entrainent des modifications astrocytaires à long terme, au niveau de zones
proches et éloignées de la zone d’impact.
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